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La ligne Pékin-Hankou avant et après sa rétrocession à l’empire chinois 1905(?)-1910.
Exceptionnel ensemble inédit de 346 plaques stéréoscopiques en deux formats, le premier 4,5×10,6 cm. (211), le second 5,9×12,9 cm. (135). Deux visionneuses stéréoscopiques en bois (41cm. et 35 cm.), 5 boites de rangement en bois et 2 en carton, 5 chariots métalliques et 2 magasins de 20 plaques. Ces vues ont été prises par l’ingénieur en chef Hiribarren employé à la construction de la ligne Pékin-Hankou avant sa rétrocession à la Chine.
La ligne Pékin-Hankou est inaugurée le 14 novembre 1905. Le contrat, signé en juin 1898, prévoyait la possibilité pour la Chine de racheter l’emprunt de 125 millions de francs au bout de 10 ans, prenant ainsi possession de la voie ferrée.
En mars 1908, la direction politique et commerciale du Quai d’Orsay note que les chinois font des sondages de tous côtés pour savoir à quelles conditions ils pourraient trouver l’argent. En mai, Bapst, ministre de France en Chine, déclare que la rétrocession du Pékin-Hankou à la Chine signerait la perte de tous les avantages d’ordre politique et économique. En attendant, la Société d’Études, anticipant la rétrocession, ne fait plus aucune réparations ou entretient à peine ; on prend seulement les précautions urgentes pour éviter les accidents (Bapst, 14 mai 1908).
Le 8 octobre 1908 : l’impératrice Tseu-Hi signe l’édit pour l’emprunt de 5 millions de livres.Le lendemain, la Cie des Chemin de Fer chinois notifie à la Société d’Études les remboursements de ses prêts avant le 1er janvier 1909 et son dessaisissement, à cette date, de l’exploitation du Pékin-Hankou. S.E. Liang Shiyi, le nouveau directeur des Chemins de Fer chinois charge l’ingénieur en chef de l’exploitation de trouver des ingénieurs français.
Le 15 octobre 1910, l’ingénieur en chef de la traction Hiribarren, l’auteur de ces vues, est licencié par la Compagnie pour incompatibilité d’humeur : celui qui vient d’être père le 23 septembre va rentrer en France avec sa femme et son fils (le futur contre-amiral Hiribarren) : d’après le ministre de France à Pékin, de Margerie, l’ingénieur aurait souhaité être licencié pour pouvoir partir dans d’excellentes conditions financières.
Il rapporte de son séjour en Chine cet extraordinaire témoignage sur la vie des chinois le long de la ligne Pékin-Hankou, à une période clé de l’histoire de l’Empire. (Source pour la partie historique : Jacques Marchisio, « Les chemins de fer chinois – Finance et diplomatie / 1860-1914 »).
L’intégralité de la liste des plaques sera fournie sur demande ; 145 sont légendées à l’encre sur la plaque, les autres entre crochets, sont légendées par nos soins et photos complémentaires sur demande.
Provenance : Charles Marie Marcel Hiribarren (1910-1982), officier de marine, né pendant le séjour de ses parents à Tien-Tsin le 23 septembre 1910. Une vingtaine de plaques représentent la famille Hiribarren dans sa maison : on y voit notamment Madame Hiribarren tenant dans ses bras son jeune fils âgé de quelques jours.