Manuscrit Louis XVIII

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LOUIS XVIII – PROCLAMATION aux FRANÇAIS

Document historique (après le 21 janvier 1793) appelant les Français à rétablir le Trône et l’Autel écrit par le nouveau Régent du Royaume (frère cadet de Louis XVI) après l’exécution du Roi Louis XVI.

« Vous avez senti tout le poids des chaînes dont vos prétendus libérateurs vous ont accablés, ils sentent s’échapper de leurs mains, à mesure que votre illusion se dissipe, cette puissance usurpée qui leur est si chère, ils n’espèrent plus vous séduire par leurs brillantes chimères, une seule ressource leur reste encore, ils la saisissent, et cette ressource, c’est la calomnie. Ils sçavent bien que le jour où vous serez retournés sous l’empire de nos antiques loix, votre bonheur renaîtra avec elles et qu’alors leur tyrannie sera détruite à jamais, ils ne peuvent plus arrêter ce mouvement de vos coeurs toujours François qui vous ramene vers votre Roi »… Il fait un portrait touchant de l’auguste et malheureux enfant (Louis XVII) qu’un enchaînement inouï d’infortunes a placé sur le trône, qui se forme à l’école du malheur, et qui médite sans cesse l’immortel testament du plus infortuné des monarques afin de préparer le bonheur de tous ceux qui se succéderont sous son règne.

Cependant on calomnie sa race, on calomnie les premiers ordres de l’État, on calomnie ceux qui n’acceptent pas le mensonge et l’erreur… Il est de son devoir d’exposer la vérité : « Nous voulons vous rendre à notre sainte Religion qui seule peut vous rendre meilleurs dans le temps et heureux dans l’éternité. Nous voulons vous rendre à la Monarchie, à notre antique Constitution, parce que nous sommes convaincus (…) qu’elles seules peuvent vous rendre heureux et votre bonheur fut et sera toujours, le plus cher objet de nos vœux. Nous sçavons que le régime de l’administration, semblable à toutes les autres institutions humaines, étoit souillé de plusieurs abus, le désir du feu Roi notre frere étoit de les détruire, c’est aussi le nôtre ». Il les assure que la justice du Roi ne frappera qu’un petit nombre de grands coupables, et qu’il regardera comme ses enfants, ceux qui reviendront de leurs erreurs. « Nous sommes François, nous n’avons pas cessé de l’être, c’est notre plus beau titre et les crimes dont quelques scélérats ont souillé la face de notre Patrie, ne nous font pas plus rougir d’être son fils, que les crimes du Duc d’Orléans ne nous font rougir d’être issus du sang de Henri IV.

Nous avons sollicité le secours des Puissances étrangères, parce que les Tyrans qui oppriment encore aujourd’hui la France, s’étant saisis de toute la force publique, nous n’en trouvions plus dans le Royaume qui pût aider les gens de bien à secouer le joug dont ils étoient accablés. (…) Enfin notre unique désir est de rendre au Roi notre neveu sa Couronne pure et intacte, à l’État son culte, ses Loix et sa splendeur, à vous le bonheur dont vous êtes privés depuis trop longtemps ».

3pp. in-4. Document sous Marie-louise aux fleurs de lys.