Résultat : 15 600€.
Album inédit d’aquarelles retraçant le voyage d’Émilien Frossard, pasteur protestant, artiste autodidacte, qui fut chargé par son église de l’organisation du service des aumôniers protestants auprès des soldats de l’armée d’Orient. Découverte de l’Orient et principalement d’Istanbul (Constantinople) au milieu du XIXe : on trouve des vues générales et panoramiques des côtes de la méditerranée (Sardaigne, Calabre, Stromboli, Le Pirée, Cap Colonne, Dardanelles, Fort Constantin à l’entrée de Sébastopol…) depuis le bateau sur lequel il avait embarqué, puis de nombreuses vues de Constantinople, du Bosphore, de Balaklava. Cet album inédit d’aquarelles est à rapprocher de l’ouvrage « Lettres en Orient » publié en correspondance d’impressions et descriptions de l’auteur (écrite à Constantinople et Sébastopol) pendant la guerre de Crimée.
On joint : Lettres écrites d’Orient. Toulouse, Chauvin, 1856 (In-12 broché) ; FORISSIER ( Marc) : Émilien Frossard, l’apôtre des Pyrénées (1802-1881). Tarbes, éditions d’Albret, 1946 (In-8 broché) ; DEBOFLE (Pierre) : Un épisode oublié de la vie d’Emilien Frossard : sa mission en Crimée (1855). Extrait du bulletin de la Société Ramond, Bagnères-de-Bigorre, 2004 (plaquette agrafée).
In folio de 96 pages, 134 aquarelles, la plupart de format 20×25 cm environ, les vues panoramiques sont souvent plus étroites, petits croquis de personnages, maisons et animaux. La plupart sont un peu pâles, quelques unes plus soutenues. Petites décharges sur quelques croquis. Émilien Frossard, esprit curieux dont les dessins pyrénéistes étaient très appréciés de Franz Schrader (semble plus doué pour les natures mortes et les vues générales inanimées (côtes ou bâtiments) que pour croquer les personnages ou les bateaux aux traits un peu naïfs).
Ensemble dans un album ½ chagrin aubergine, titre et filets dorés sur dos à nerfs.
La guerre de Crimée opposa, de 1853 à 1856, la Russie à une coalition formée de l’Empire ottoman, de la France, du Royaume-Uni et du royaume de Sardaigne ; désireux de réduire la puissance militaire russe dans la région pour l’empêcher de menacer à nouveau l’Empire ottoman, l’empereur français Napoléon III et le premier ministre britannique Lord Palmerston décidèrent d’attaquer la base navale de Sébastopol où se trouvait la flotte russe de la mer Noire.
Ils débarquent en 1854, les forces alliées repoussèrent d’emblée les Russes et commencèrent leur siège. S’ensuit un combat de tranchées. Les conditions de vie des soldats sont particulièrement difficiles et le choléra fit des milliers de victimes. Les Russes tentèrent à plusieurs reprises de briser l’encerclement de Sébastopol mais leurs tentatives à Balaklava échouèrent. L’arrivée de renforts et l’épuisement des défenseurs permirent aux Français de s’emparer du bastion de Malakoff en 1855 et Sébastopol fut évacué par les Russes après ce terrible siège. Les conditions de vie des soldats durant le siège de Sébastopol furent particulièrement difficiles en raison du climat. De très nombreux soldats moururent du choléra et du typhus, les conditions d’hygiène étant catastrophiques.
La guerre de Crimée peut-être considérée comme une des premières « guerre moderne » de par l’utilisation de technologies nouvelles comme les bateaux à vapeur, le chemin de fer, les fusils de nouveau type, le télégraphe et la photographie.
Cet album nous propose de très belles vues de Constantinople (les blessés ne pouvant être évacués vers la France restaient dans les hôpitaux de bases arrières), Frossard y étant resté quelques semaines pour organiser le service d’aumônerie protestante dans les divers hôpitaux français qu’il visita (il prit le temps d’observer ces magnifiques paysages et de dessiner croquis et aquarelles). Vint le temps de partir en Crimée (on trouve une série d’aquarelles d’inspiration plus militaires) le pasteur se trouvant sur le théâtre des opérations (bateaux en rade en baie de Balaklava, dessins de fortifications, tranchées, gros plans de batteries, campements…).
Les lettres écrites d’Orient à ses supérieurs et à sa famille nous transmettent les sensations et émotions de ces paysages orientaux, les aquarelles en étant le support visuel.
Émilien Frossard (1802-1881) exerça son ministère de pasteur à Nîmes, puis fut directeur du séminaire de Montauban, et enfin pasteur à Bagnères-de-Bigorre ; il tomba sous le charme des Pyrénées qu’il ne quittera plus.
Comme la plupart des grands pyrénéistes de son temps, Émilien Frossard a des connaissances en géologie, botanique, météorologie, etc. ; curieux des accidents naturels des reliefs montagneux, il réalisa de nombreuses vues des Pyrénées, au crayon ou a l’aquarelle, reproduisant les sites tel un peintre voyageur (il publie 25 vues prises dans les Pyrénées françaises (1829, lithographies par Jourdan) et Le Tableau pittoresque des Pyrénées françaises (1839, texte accompagné de 22 vignettes)).
Il fonda en 1865 la société Ramond avec Henry Russell, Charles Packe, Farnham Maxwell-Lyte. Il est également à l’origine de la création de l’observatoire du pic du Midi de Bigorre.
Titres des planches de l’album : Bonifacio – Corse-Sardaigne : passage de l’ours – Archipel de Lipari – Le Stromboli – Messine – Couvent près de Messine – Côte de Calabre vers Reggio – Côte de Calabre – l’Etna – Le Pirée – Le Phalère – Cap Colonne – L’Hellespont – Les Dardanelles – Gallipoli – Constantinople – Scutari vue prise de Top Hané – Ténédos – Ile de Marmara – Pointe du sérail – Le vieux sérail – Corne d’or – Corne d’or vue prise du petit champ – Mosquée d’Eyout, vue prise des eaux douces d’Europe – Cimetière dit le grand champ – Hôpital de Dolma Batché – Mosquée du sultant Abdul Medjid – Muraille antique – Murailles du vieux sérail – Pointe du sérail – Murailles antiques, maison dite de Bélisaire – Top Capou – Edrenne Capoussi, porte d’Adrinople – Sublime porte et fontaine de Sainte Sophie – Porte du sérail – Cabane de pécheurs, Bosphore – Corps de garde flottant, Corne d’Or – Pointe de Chaladoine – Tour de Galata – Sainte Sophie vue de l’hippodrome – Mosquée de Top Hané – Entrée de Galata – Vue près Eyoub – Rue de Constantinople – Ancien hôtel de ville génois à Galata – Rue descendant vers Tophana – Tombe dans le petit champ – Daoud Pacha – Entrée du Bosphore – 33 petites aquarelles d’autochtones – Derviches tunisiens – Prêtre arménien – Attelage, chameaux – Maison turque, petit champ – Maison recque, petit champ – Tour de Léandre – Tour de Léandre, Scutari – Entrée de la mosquée de Tophana – Fontaine de Galata – Roumili Fanaraka – Yum Burun – Dans la baie de Baïkos – Fort Constantin et entrée de Sébastopol – Côtes de Balaklava – Escadre française Kamiech – Ma tante (quartier de l’artillerie de réserve. Camp français) – Buanderie à ciel ouvert dans un ravin – Cheval mort sur champ de bataille – Capement près de Balaklava – Eglise grecque Kadi Kenï – Baie de Balaklava – Ruine Héracléene – Batterie n°21 – Batterie n°23 – Camp des anglais.